Bonjour les Amoureuses /eux du Monde du Silence !
N’avez-vous jamais été confronté avec un joli sujet, vous l’aviez bien cadré et puis la photo était floue, ou l’appareil ne voulait pas déclencher ? Peut-être était-ce parce que la mise au point n’était pas bonne. Dans cet article, je voudrais clarifier certaines notions liées à la mise au point: de quoi s’agit-il, à quoi sert-elle, pourquoi elle est importante, pourquoi il y a plusieurs façon de la faire; …
La mise au point (=MAP)
C’est tout simplement “faire la netteté”. En meilleur français c’est obtenir une photo nette là où l’on veut absolument que cela soit net. Il s’agit en général de notre sujet principal. J’écris “en général” car dans certains il peut en être autrement, mais cela n’est pas le sujet de cet article. Vous entendrez aussi parler de “focus“, “faire le focus”, “faire la mise au point”. C’est la même chose. “Focus” provient de l’anglais.
La zone de mise au point
Votre appareil contient des zones qui sont capables de déterminer si ce qui s’y trouve est net ou pas. Ces zones d’AF (Auto Focus) – aussi appelés collimateurs – sont réparties plus ou moins bien sur le capteur c’est à dire sur la surface de votre image. Cela veut dire que vous pourrez choisir plus ou moins bien sur l’ensemble de l’image ce que vous voulez rendre net. C’est important pour travailler la composition de votre photo: pouvoir placer votre sujet où vous le voulez et vous assurez qu’il soit net.
Voici deux exemples pour illustrer cela
A Noter: Le choix de la zone de mise au point est une fonction “avancée” de votre appareil. Il n’est généralement pas disponible dans les modes “tout automatique”. De même certains appareils ont un mode de choix de la MAP automatique ou manuel. Je vous invite (plus que) vivement à lire votre mode d’emploi pour savoir comment activer (si nécessaire) le choix manuel de la zone de MAP et / ou savoir avec quels modes cela est possible.
Sur les compacts et hybrides, vous avez en général une grande liberté de choix pour faire votre mise au point.
Sur les Réflex, chaque nouveau modèle augmente le nombre de zones d’AF, leur répartition sur le capteur et les façons de les utiliser, de les grouper.
Par exemple Nikon a un mode 3D (ci-dessous) qui détermine la trajectoire spatiale pour faire une prédiction et un suivi du sujet pour adapter la MAP.
Astuce: Et si je veux faire la MAP sur une zone qui n’a pas de cellule de MAP ?
Il suffit de faire faire la MAP sur une zone, bloquer la MAP, recadrer (mettre le sujet là où l’on veut) sans changer la distance par rapport au sujet et déclencher. L’accès et / ou le paramétrage des boutons pour faire cela est fonction des appareils. Je vous renvoie également vers le mode d’emploi de votre appareil.
La vitesse de MAP
Comme son nom l’indique c’est la vitesse à laquelle votre appareil est capable de faire la MAP, de rendre nette la zone choisie. Là tous les modèles ne sont pas égaux. Les appareils réflex restent les plus rapides car les moteurs des objectifs sont plus gros, plus puissants alimentés par de plus grosses batteries et … la méthode de de mise au point est plus efficace et donc … le tout est plus cher, plus encombrant.
Il y a deux principales méthodes qui permettent d’établir une bonne MAP:
- Par contraste: l’appareil cherche à maximiser les contrastes. Cette méthode a donc besoin de lumière et fonctionne moyennement dans la pénombre et les conditions difficiles. L’appareil photo peut avoir besoin de plusieurs tentatives pour y arriver.
- Par détection de phase: cette méthode se base sur le caractère ondulatoire de la lumière. C’est une méthode plus rapide, plus efficace qui a besoin de (beaucoup) moins de lumière. C’est une technique plus coûteuse et qui se trouve donc sur les appareils haut de gamme.
Il faut aussi noter que la détection de phase ne fonctionne pas bien / plus lorsque le diaphragme se ferme. La MAP par contraste prend le relais. C’est pour cette raison que lorsque l’on diaphragme fort, la MAP est plus laborieuse et c’est aussi pour cette raison que les Reflex font la MAP avec l’objectif le plus ouvert possible et que le diaphragme ne se ferme qu’à la prise de vue. De plus lorsque l’on ferme le diaphragme (certains appareils le permettent) l’image dans le viseur est sombre (il y a physiquement moins de lumière qui rentre) et la profondeur de champ est perceptible.
Selon les appareils vous pouvez avoir un type de cellule de MAP (collimateur) ou l’autre ou encore un mélange couvrant la surface de votre capteur. Les caractéristiques techniques de votre appareil contiennent ces informations. Si cela n’est pas indispensable de le connaître pour faire de belles photos, cela permet de comprendre pourquoi il est un peu lent et quelles sont les conditions dans lesquelles vous arriverez à faire la mise au point (et celles dans lesquelles vous êtes en dehors des limites de votre appareil). Cela vous vous aide à savoir si un nouveau modèle apporte une plus-value dans ce domaine.
Evidemment, plus votre appareil est récent, plus vous aurez un appareil rapide pour sa MAP. S’il y a bien une raison pour penser à mettre à jour son matériel c’est celui-ci. Une MAP rapide vous facilitera la prise de vue sur le vif d’une raie, d’un barracuda, d’un dauphin ou tout autre créature marine rapide. Elle pourra aussi être plus précise et rapide dans la photographie macro.
Notons cependant que cela ne vaut le coup que si votre appareil est déjà ancien. Si vous avez un modèle “haut de gamme” d’il y a 5 ans cela ne vaut pas forcément la peine de changer tout de suite. Surtout qu’en connaissant votre appareil, vous avez sûrement développé des comportements prédictifs qui vous permettent d’améliorer le taux de photos réussies.
Ne vous laissez pas avoir par les mesures faites en laboratoire et qui sont utilisées pour afficher “l’autofocus le plus rapide de tous les compacts” avec une MAP en seulement 1/100s. En réalité il ne sera que rarement aussi rapide sous l’eau, soyez juste au courant de cela. Néanmoins, s’il surclasse ses concurrents en labo, il sera plus rapide sous l’eau. En règle générale, plus les conditions de lumière seront difficiles (faible lumière, particules, contre-jour, …) plus les performances se dégraderont.
Une lampe pilote pour aider à l’autofocus est une solution moins chère que de changer son appareil. Voici un article et une vidéo qui en parle: Une bonne lampe pilote
Le Mode de mise au point
Maintenant que vous avez choisit votre zone de MAP et que vous connaissez les atouts et les faiblesses de votre équipement, certains modèles permettent de choisir le mode de calcul / travail de la MAP.
Pour le calcul de la mise au point il y a trois méthodes principales: Continu, Ponctuel ou Manuel
- Continu: votre appareil va continuellement chercher à faire la mise au point tant que vous le lui demandiez: appui à mi-course du déclenchement ou bouton “auto-Focus” (AF-ON sur la photo ci-dessous). C’est intéressant pour les sujets en mouvement et pour la macro où soit le sujet bouge soit vous bougez (courant, cadrage, respiration, …). Votre appareil est plus sollicité et votre batterie se vide pus vite.
- Ponctuel: (ou Simple): votre appareil fait la MAP lorsque vous le commandez (mi-déclenchement, bouton auto-focus) et il ne change pas jusqu’à ce que vous preniez la photos ou que vous re-sollicitiez la mise au point. C’est plus économe en batterie mais peu adapté pour les prises de vue dynamiques.
- Manuel: vous tournez la bague de votre objectif pour effectuer la mise au point, lorsque vous voyez votre sujet net, c’est bon ?
Il existe aussi des modes tel que “Le plus proche” qui donnera la priorité au sujet le plus proche et c’est lui qui sera choisi pour faire la MAP dans la zone de MAP choisie ou sur toute l’image (mode automatiques ou semi-automatiques). Ou encore “Objet mobile”, ce mode se chargera de faire la MAP sur ce qui bouge dans le cadre de la photo. Ici il s’agit bien évidement de modes “automatiques” qui laissent la décision à l’appareil photo. Dans certains cas c’est sans doute utile mais il faut bien les choisir. Par exemple le mode “Le plus proche” peut faire la mise au point sur une particule ou une branche de gorgone plus proche de l’appareil que le sujet désiré.
Attention: en général, tous les modes de mise au point ne sont pas compatibles avec toutes les zones de mise au points. Par exemple, le Nikon D800 ne permet la mise au point groupée ou 3D qu’en mise au point continue.
Sensibilité / Réactivité
Certains appareils permettent de définir à quelle vitesse ils doivent s’adapter pour la mise au point et / ou le suivi de la mise au point.
- Si votre sujet bouge beaucoup / vite : une valeur réactive est intéressante
- Si votre sujet bouge peu / lentement : une valeur plus lente est recommandée. En effet, en macro / proxy, si une particule passe devant, l’appareil va détecter un changement et modifier la MAP. Vous allez devoir attendre que la MAP se refasse sur votre sujet
Priorité au déclenchement
Certains appareils permettent de définir si l’on autorise la prise de vue lorsque le sujet n’est pas tout à fait net ou pas.
- Si la priorité est donnée à la MAP, vous aurez beau appuyer sur le déclencheur rien ne se passera si le sujet n’est pas considéré comme net par l’appareil. Le collimateur passe par exemple au vert sur les compacts ou une indication de focus sur les Réflex.
- Si la priorité est donnée au déclenchement vous serez autorisé à prendre des photos en toutes circonstances, même si c’est flou. L’avantage ? C’est que vous pouvez avoir des photos qui sont tout de même exploitables (grande profondeur de champ) et vous avez saisi un moment incroyable et éphémère.
Automatique ou Manuel ?
Alors ici, c’est clairement un domaine où je laisse les automatismes faire leur travail dans 95% des cas. Je ne m’amuse pas à essayer de faire une mise au point manuelle. C’est un domaine où les algorithmes couplés aux servo-moteurs sont plus rapides que l’être humain. De plus, il n’y a ici que peu de place pour l’esthétique et le choix artistique.
Le seul cas où je fais une mise au point manuelle c’est pour la macro (parfois) et la super-macro (toujours). Dans ce cas-là je choisis la MAP pour être au plus proche (grossissement maximum). Comme l’appareil ne change pas cette MAP (il es en mode manuel), je règle la distance entre mon caisson et le sujet pour obtenir une image nette. En effet, aux forts grossissements, avec des pré-optiques les appareils ont du mal. Même hors de l’eau les amateurs de super-Macro utilisent des plateaux à vis micro-métrique pour faire des MAP à la fraction de mm.
Les appareils compact s’en sortent mieux car les grossissements sont en général plus faibles.
N.B. la notion de MAP Continue ou simple n’existe pas car c’est vous qui faite la MAP et pas les moteurs de l’appareil ou de l’objectif
Profondeur de champ et zone de netteté
Je voudrais aussi parler de la profondeur à la notion dans cet article sur la MAP car il s’agit aussi de netteté. La profondeur de champ est la zone qui est nette devant et derrière le sujet sur lequel l’appareil a effectué la MAP. Plus le diaphragme est fermé, plus cette zone est importante (cf Mise en pratique – La profondeur de champ). Je ne développerai pas plus le sujet, cependant, lorsque vous choisissez de rendre net votre sujet, pensez à la netteté du reste de la photo : tout doit-il être net ou seulement une partie et laquelle ? Quel rapport voulez-vous que le sujet entretienne avec le reste de l’image ? Si vous avez une murène qui vous fait face, vous risquez d’avoir l’avant de sa bouche nette et pas ses yeux. Ou inversement. Le choix de la zone de netteté – 1/3 devant le point de focus et 2/3 derrière – et de l’endroit où l’on fait la MAP influencent donc le rendu de l’image et l’impression d’avoir réussi sa photo ou pas.
En conclusion
Le mode de mise au point permet de définir le comportement de la MAP, sa réactivité.
Le choix de la zone de MAP permet de se faciliter la prise de vue en décidant de sa composition à l’avance et d’y “caler” son sujet. L’appareil se chargeant de le rendre net. Le choix de l’ouverture définissant la netteté du reste de l’image par rapport à cette zone choisie.
Les paramètres de la mise au point nécessitent donc une lecture attentive de votre mode d’emploi et des essais sous l’eau. Ils interviendront dans le taux de photos réussies du point de vue de la netteté, bien qu’ils ne soient pas les seuls intervenants. Votre stabilité, la durée d’exposition influenceront aussi la netteté. Ces paramètres sont d’autant plus importants que votre sujet est dynamique.
Il faut aussi noter qu’en fonction de votre appareil, certaines possibilités ou paramètres supplémentaires peuvent exister. De même il se peut que certains éléments présentés soient absents de votre appareil ou nommés différemment.
Mes préférences
Comme je ne veux pas vous asséner avec des “vérités” toutes faites, je vais vous partager mes préférences. Elles sont miennes et fonction des appareils que j’utilise. Cela ne veut pas dire qu’une autre marque, un autre modèle n’a pas une fonction différente ou fonctionnant autrement et pouvant être adapté à vos préférences. De même, pour les modèles dont j’ai parlé (Sony RX100M5 et Nikon D800), vous avez également le droit d’avoir vos préférences.
- Zone de MAP: 3D / Suivi du sujet – Je peux choisir une zone bien spécifique et tant que je reste en mode de mise au point active, l’appareil va suivre identifier et garder le sujet comme devant être net, même si je recompose la scène et que je me déplace un peu. Dans ce cas, la distance du sujet varie et il est nécessaire de refaire la mise au point. Dans ce mode, l’appareil le fait tout seul.
- Type de mise au point : continue. Qu’importe si cela consomme plus de batterie. Je préfère faire moins de photos nettes que plus de photos floues. Je ne veux pas non plus rater une photo parce que l’appareil n’était pas prêt à déclencher et qu’il doit encore faire la MAP.
- Priorité: MAP. Sous l’eau, je préfère être sûr de la mise au point avant de déclencher. De plus, comme j’utilise le plus souvent le flash, cela empêche des cadences de prise de vue rapide et laisse le temps à l’appareil de faire sa mise au point.
- Sensibilité: moyenne. Je laisse cette valeur par défaut. Je n’ai jamais vérifié l’influence de cette valeur sur mon taux de photos réussies.
J’espère que cet article plus long que d’habitude et couvrant un sujet assez technique au centre des technologies de nos appareils vous aura plu. Peut-être vous aura-t-il aidé à comprendre un peu mieux comment la MAP s’effectue, pourquoi votre appareil ne veut parfois pas déclencher ou pourquoi vos photos sont parfois floues.
Il vous reste à ressortir le manuel de votre appareil et à faire quelques essais.
Si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas à télécharger gratuitement mon livre numérique “4 étapes pour réussir ses photos macro sous l’eau”.
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